MARCHE LUNAIRE (commeunvers)





MARCHE LUNAIRE


La Lune, parfait collier de ma nuit,
ne rebroussera pas chemin.
Je suis sûre et certaine
de sa marche nocturne,
calculée, vérifiée depuis l'aube
de l'humanité calculante.

Ce parcours si prévu!
Il n'empêche qu'elle est belle,
et, qu'à l'écart des polluants de la ténèbre,
que sont les réverbères, les néons et les leds,
elle inonde le végétal, le rocailleux et l'aquatique
de sa poudre de perlimpinpin
qui fait de la poésie,
qui en fit, et qui en fera
tant que nous serons dessous.

Nous, bipèdes maniant mots,
mots de la Terre,
la Terre entière,
qui se situe dans le cosmos,
qu'on sait pas où qu'il se situe,
s'il y a truc au-delà ;
qu'on sait pas de quoi il est fait
à parts de milliards de corps,
célestes, plus ou moins lointains,
de matière noire qu'on veut percer.
Oh, la, la, mais quel mystère
ce vide intersidéral
qui en fait est un quelque chose !

Et dire que c'est là-dedans
que va la Lune, que nous allons
effeuillant nos amours lunaires
nimbés de la nacre stellaire
que viendra remplacer la rosée
d'un petit matin frisqué.

Puis, fatigués d'avoir marché,
heureux de nous mettre au lit,
nous dormirons à poings fermés
triomphant de la pauvreté.

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