SOUVENIRS PARTAGÉS (commeunvers)
SOUVENIRS
PARTAGÉS
À Mimi et ma Dod,
mes deux inspiratrices
Pour aller à l'école,
mes deux inspiratrices
Pour aller à l'école,
elle
avait mis
sa
robe la plus chouette,
celle
qu'elle trouvait jolie
et
hyper-confortable.
Heureuse
et insouciante
elle
passa par le parc
pour
couper au plus court,
pensa
aux reines anciennes
et
aux lourds vêtements,
véritables
prisons qu'elle devaient porter.
D'un
pas alerte,
presque
courant
elle
dévala les marches
sentant
l'air sur ses jambes,
ses
fesses et son pubis.
Ses
fesses ? Son pubis ?
Horreur !
Elle
avait oubliée de mettre sa culotte !
Horreur !
Maintenant
qu'elle savait,
le
monde le savait.
Vite !
Rentrer à la maison
et
vite mettre un slip.
Mais
réfléchissant bien,
elle
pensa à sa robe,
protectrice idéale
de
son intimité,
se
sentit plus gaillarde
et
fila au logis.
En
chemin,
elle
trouva ça marrant
d'avoir
un tel secret.
Elle
savourait l'histoire.
Elle
se trouvait légère.
Arrivée
à la porte,
elle
hésita un peu :
pourquoi
pas après tout ?
Ah,
mais non !
Pas
question. Pas-ques-tion.
On
ne va pas à l'école
sans
dessous dessous.
Elle
va mettre une culotte.
Elle
met la rouge pétant
qui
domine la pile
(la
robe est noire, c'est chic).
Et elle reprend la route
un
peu triste du monde
qui
ne va pas sans slip,
et
regrettant un peu
le
plaisir fabuleux
de
ne pas en porter.
Mais
en même temps,
trop
chouette !
Elle
adore sa culotte,
elle
est en coton doux,
elle
est rouge cerise,
englobe
bien les fesses.
La
vie, elle en convient,
s'amuse
à vous surprendre.
Et
voilà ce que c'est
que
d'être tête l'air.
Arrivée
à l'école,
elle
s'installe au bureau
et
dit à ses élèves
tout prêts
à écouter :
« Aujourd'hui :
cahiers de brouillon ;
dictée
de poésie :
Jacques
Roubaud :
La
Linotte.
…
Une
fois corrigée
vous
l'écrirez jolie
dans
vos cahiers d'essai
ou
de travaux pratiques. »
Et
s'envolèrent, ailées,
les
paroles inspirée du poète adéquat.
Commentaires
Enregistrer un commentaire