DISTRACTION DU HASARD (commeunvers)








 DISTRACTION DU HASARD





Distraction du hasard mieux que lourd nécessaire : encore j'espère un monde mieux que celui qui fut quand me sentant aux limbes du monde dit du livre.

Mes feuilles nimbées d'aurore, mon tronc ne pliant pas, mes racines incertaines ont fait que j'ai erré voyant monde moins dur et finissant tranquille sans crainte de finir. Le hasard fait serment d'être moins pire qu'affreux, moins pire qu'inévitable conduisant à la guerre, la famine et le reste des horreurs de ce monde.

Je n'ai pas vocation à m'abstraire, à m'extraire, de ce monde qui m'use, de faire son néant pour être enfin en paix ; et si cela m'arrive c'est à bout de fatigue, par exténuation. Je préfère être avec les rivières sages ou folles, les graminées graciles tremblant de brise douce, les clairières enlunées, l'océan déchaîné, le vent dans les ramures, les hommes qui rient sérieux d'être rendus si graves, cœurs vrais, âmes sensibles, se jouant du destin.

Si le bel hasard fait que je sens moins le poids des tristes jours d'en vie, c'est qu'il m'est hasardeux et non pas nécessaire. Autrement c'est toujours maudite destinée. C'est savoir simplement que rien n'y est pour rien, quand le hasard, distrait, me distrait des pressions des dieux comme créateurs.

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