LA FEE MALADE (commeunvers)


LA FÉE MALADE


Il y avait une fée et cette fée était malade. Depuis quelques jours elle était jaune à pois verts et quand elle se regardait dans le miroir magique elle s'y voyait verte à pois jaunes.

- Qu'est-ce qui m'arrive? se demandait-elle Aurais-je mangé quelque chose de pourri?

Autrement ça allait. Elle était en pleine forme sauf qu'elle était jaune avec des pois verts et se voyait dans la glace verte avec des pois jaunes.

- Qu'est-ce qui m'arrive, se demandait-elle. serait-ce ma crème de beauté qui est avariée ou que j'aurais ratée?

Autrement ça allait. Elle était en pleine forme sauf qu’elle était jaune avec des pois verts et se voyait dans la glace verte avec des ois jaunes.

Quel mystère, s’inquiétait-elle. Est-ce qu'une fée jalouse m'aurait jeté un sort?

Autrement ça allait. Elle était en pleine forme sauf qu’elle était jaune avec des pois verts et se voyait dans la glace verte avec des pois jaunes.

- Je ne vais pas pouvoir sortir comme ça. On se moquerait. Que faire?

Elle essaya un onguent de sa fabrication et devint rouge à pois bleus. Elle se vit dans le miroir bleue à pois rouges. Elle se jeta elle-même un sort et devint rose à pois oranges et bien sûr se vit dans le miroir orange à pois roses.

- Je suis vraiment malade, se dit-elle. Quelle guigne! C'est bientôt le bal. Que faire?

En effet le bal approchait. Bal où les fées rencontraient des amoureux et la fée malade se disait que dans son état elle ne rencontrerait personne et que ce n'était pas la peine d'y aller.

Son amie vint la voir pour lui montrer sa tenue de bal.

- Et toi? Qu'as-tu préparé?

- Tu ne crois quand même pas que je vais y aller dans cet état!

- Et pourquoi pas? Tu n'es pas contagieuse. Et je te trouve originale. Tu pourrais faire des conquêtes.

- Tu crois?

La fée malade se sentit tout soudain ragaillardie : elle avait une idée.

Le jour du bal toutes les fées étaient sur leur trente et un. Elles avaient rivalisé d'ingéniosité et d'habileté pour avoir les plus belles parures. Et par un hasard extraordinaire elles étaient toutes en blanc. Les miroirs magiques renvoyaient en échos infinis toute cette blancheur immaculée.

Soudain le silence se fit dans l'assemblée : la fée malade venait d'entrer. Elle était toute nue et jaune à pois verts. Elle s'avança et tout d'un coup toutes les robes blanches se teintèrent des couleurs les plus riches et les plus merveilleuses, le tout dans une harmonie parfaite. Et les miroirs magiques renvoyaient des images de fées toutes nues, qui rouge à pois bleus, qui rose à pois oranges et vice-versa. Seule la fée malade renvoyait une silhouette vêtue d’un blanc de la plus belle facture.

- Très original et très beau, lui dit un prince charmant qui était là.Elle en fit la conquête sans le vouloir parce qu'elle avait beaucoup d'esprit et que lui n’était pas bête.

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