RAISON D'ÊTRE (commeunvers)

RAISON D'ÊTRE

Les maximes de saison n'ont plus de raison d'être. Voilà le vrai nouveau ! Le monde si ennuyeux depuis les millénaires de la transmission prend date de l'instant. On courre, on roule, on vogue, on vole, on glisse, on tombe pour être au bon endroit suivant que l'on désire le chaud, le froid, le doux zéphyr ou la tempête.

Les fils blancs des mensonges tissent la toile moderne de l'high-tech triomphant qui se coupe des arbres pouvant vivre mille ans à l'âge d'un petit siècle pour exhiber sa mode ; et le goût de la vie, parisienne mondaine, donne de la valeur au bois que l'on débite, qui deviendra sans doute quelque meuble design achetable à prix d'or, dont on pourra vanter l'origine sublime, originale en diable, au parfum de scandale digne de l'air du temps où l'on mettra l'habit qui coûte une fortune bien à l'abri des mites.

Les petites mains travaillent, les bûcherons bûcheronnent, l'excellence française rayonne sur le monde, rapporte des devises, ne soyons pas bégueule, ça vaut ces quelques chênes dont seuls les accourus et quelques hurluberlus connaissent l'existence et qu'en bon percheron on sait vendre à prix d'or au moment opportun. Si on plante des arbres c'est bien pour les abattre. La forêt commerciale n'est nullement primaire et encore moins vierge.