hERON DE PASSAGE (commeunvers)

HERON DE PASSAGE

Grande joie : la nature,
Un dimanche d'avent,
M'a fait le beau cadeau
De ce Z inversé
Qu'est un héron volant
De la gauche vers la droite.
Me  fut-il incongru
Au cœur de la Madeleine
Alors que, tout compte fait
La rivière n'est pas loin ?
Non. C'est la rareté
De l'oiseau de passage
Qui me  fit comme un charme,
Comme peut l'être l'espoir
Que tout n'est pas perdu
Si « l'oiseau au long bec
Emmanché d'un long cou »
Vole toujours le poisson
Du pêcheur du dimanche
Et que les fabulistes
Trouvent au ciel de quoi
Dire la fable ancienne
Renouvelant les jours.
Corbeaux et tourterelles,
Qui sont bien plus fréquents,
N'ont pas le même attrait
Qui me fit m'esbaudir,
Eux, pourtant fabuleux
Autant que le héron.
C'est ainsi qu'on comprend
Comment être trop là
Finit par effacer ;
Que pour faire de l'effet
Il faut se faire rare ;
Qu'il est sage d'oser
Limiter sa présence.

Ceci dit je regrette
Que l'humain se sépare
Par son  aveuglement
Du monde du sauvage
Pourtant plein de sagesse.

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