FEMME AU FOYER SANS ÂTRE(commeunvers)
FEMME AU FOYER SANS ÂTRE
Le ménage, le
linge,
La cuisine, les courses ,
À
l'intérieur de ça
Il me restait du temps.
Du temps pour penser.
Plutôt que ne rien faire,
Qu'absorber
le monde donné
En
passivité hébétée,
J'ai préféré laisser mon mental
Jouer
son jeu avec la vie.
Ne
rien faire m'était la pire des choses
Sans le bon sommeil qui s'impose,
Le
repos, senti nécessaire.
L'arrêt
sans fatigue m'entraînait
Vers la douleur de l'ennui néant.
J'ai préféré peiner sur ma feuille,
Peiner
sur le livre,
Ardu quoique débile ;
J'ai préféré la compagnie,
La
logorrhée de mon singe fou ;
Faire
des analyses stupides,
Critiquer,
me moquer, râler,
Pis,
me plaindre d'un sort idiot,
Souffrir de ne pas comprendre;
J'ai préféré en chier mentalement
Que
me somnifériser, qu'abdiquer,
Renoncer
à mon cerveau en vie,
Qui
marchait, discourait.
Ne
fonctionner qu'en mode ingurgiter,
Pour oublier la peur de mes pensées,
Réveillait ma trouille noire
De
la lobotomie.
Le néant viendrait bien assez tôt.
Mon seul regret c'est l'âtre,
Absent du foyer HLM.
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