SAUVÉ ( sur un épisode de l'Odyssée)
SAUVÉ
(sur un épisode de l'Odyssée)
Des
îles et des ailes :
sur
son radeau, Ulysse
espère
encore la terre
accueillante
des hommes.
Sauver
sa peau, morbleu,
lorsque
l'on est le jouet
de
la divinité
qui
vous aime ou vous hait
selon
son son bon plaisir,
cela
n'a aucun sens.
Quand
les dieux on pour eux
la
nature, féconde et inféconde,
qu'elle
sert leur seul dessein,
œuvre
pour leur caprice,
l'homme,
fétu de paille
se
laisse aller au flot.
Pourtant
Ulysse nage,
il
étreint le rocher,
lâche
prise, nage encore
atteint
enfin le fleuve
Qui
l'accueille et le laisse
s'échouer
sur se rives.
Il
se fait une abri
d'un
olivier présent
par
le plus pur hasard,
et
la déesse amie
lui
donne le sommeil.
Nausicaa,
la vierge,
visitée
par un songe,
s'en
va laver le linge
sur
la rive du fleuve,
ses
suivantes avec elle.
La
déesse fit en sorte
qu'Ulysse
voit la vierge
et
son groupe d'amies.
Poussé
pas le besoin
il
effraya les filles.
Nausicaa,
la vierge,
aidée
par la déesse
amie
du roi d'Itaque,
fit
accueil à Ulysse.
L'homme
fin comprenait
que
la si belle femme
s'effraierait
de son corps
s'il
osait la toucher.
Pour
atteindre son cœur
il
prit de la distance
et
usa de parole.
Il
vanta tous ses charmes
se
dit un étranger
naufragé
sur sa terre
et
celle de ces ancêtres.
Il
dit la vérité.
Il
fit part de sa crainte
de
la prendre aux genoux,
lui
conta son destin,
implora
sa pitié
pour
calmer le malheur.
Elle
prit soin de lui,
ordonna
qu'on le lave,
dit
qu'on le revêtisse
de
linge frais lavé
et
l'invite à venir
au
palais de son père.
Elle
lui dit le bien faire
en
cette terre mystère
si
peu habituée
à
voir des étrangers.
Elle
le laisse seul
aux
portes de la ville.
La
déesse bonne pour lui
prit
les traits d'une enfant
le
cacha à la vue, le guida,
l'amena
jusqu'au seuil du palais.
Ici
la fille de Zeus
rappelle
au voyageur
le
bien faire en ces lieux :
aller
droit à la reine
qui
file sa quenouille
le
dos à la colonne
assise
près du feu.
Athéna
disparaît .
Ulysse
franchit le seuil,
ignorant
son destin.
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