SEMI-CLANDESTIN
SEMI-CLANDESTIN
Et
comme cet automne
il
était feuilles mortes,
feuilles
mortes, pluies, bourrasques ;
et
comme cet hiver
il
fut branches à nu,
branches
et neige mêlées,
branches
tranchant la bise ;
le
voici ce printemps : il marche,
au
cœur des graminées,
graminée
lui-même.
Svelte
tige et plumet,
au
bec une herbe folle,
caressé
par la brise,
chauffé
par le doux astre
de
la saison aimée
plus
que toutes saisons.
Bientôt
viendront les foins
et
la chaleur plus forte.
Puis
il sera blé mûr
courbé
sous le soleil,
il
sera terre sèche
et
espérant la pluie
qui
le rendra fécond.
De
sa contemplation
quelque
chose naîtra,
d'ancien,
d'enraciné,
toujours
renouvelé.
Et
même s'il est enclos
au
cœur de la cité,
il
saura être là,
en
semi-clandestin,
une
herbe folle au bec.
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