TOUTE HUMBLE CHAPELLE



TOUTE HUMBLE CHAPELLE

La vieille église en ruine
où niche la chevêche,
chouette de mes pensées,
est toute humble chapelle
dont le toit est tombé.
Éclairé par Hécate
de son plein sabbatique,
en son cœur a poussé
l'olivier d'Athéna.
L'oiseau y trouva nid.
Il attend l'heure propice
pour prendre son envol
et chasser les rongeurs,
musaraignes et rats,
mulots, souris, lérots,
sortis de leurs cachettes
en quête de provende.

Les Hommes ont déserté
mais la vierge Artémis
veille sur les chemins
qui mènent à l'olivier ;
elle éclaire la route
à tous les amoureux
et à tous les poètes
qui recherchent Athéna
au cœur de la Nature.

Romane de préférence ;
stridulante aux beaux jours,
endormie en hiver ;
un lierre a pris racine
au hasard des oiseaux,
il recouvre le mur
où se trouvait la porte
aujourd'hui disparue ;
la myrrhe pousse au seuil
et si l'on veut entrer
il faudra traverser
un rideau de verdure,
car la nature sauvage
entoure la sagesse
d'un chemin compliqué
que poètes et amants
parcourent le cœur léger
ou emprunt de tristesse.

Ils trouvent l'olivier
sous son rayon de Lune
et savent que, pour l'heure,
le chemin aboutit,
car la sage Athéna
les invite au banquet
de la nature féconde
qui envahit les ruines
de cette humble chapelle ;
banquet tout de beauté,
banquet de vie nocturne,
une nuit de la Lune
qu'ils auront dans le cœur,
éclairant les ténèbres
sans les aveugler
au jours sombres d'histoires.
Le rayon argenté,
gage d'inspiration
dans l'amour et les arts,
s'atténue à l'Égide
de la sagesse ancienne.

Séléné se retire,
sa route parcourue.
La nuit règne.
Sagement ils attendent
que revienne l'aurore,
reprennent le sentier
et gardent en mémoire
les mystères d'Artémis,
leurs pas vers la chapelle,
l'olivier de sagesse
serti au chœur de pierre.

Et l'oiseau revenant
se nicher dans son creux
fermes ses yeux de nuit
sur le monde éveillé.

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