UN STYLO FUNAMBULE





UN STYLO FUNAMBULE

J'allais vers la nuit sans loup,
j'avais vu deux films, coup sur coup :
un Cyrano américain
qui me donna envie de lire,
et La mauvaise éducation,
d'Almodovar,
qui m'enchanta.
Entre les deux, je fis une ballade,
me fis un stick et me fis un kir.
Plus tard, le poste éteint,
dans le silence rétabli,
je choisis de me resservir :
prenant mon godet par le pied,
je le soulevais sans calcul.
Il me fit la surprise d'avoir un Bic cristal
jouant l'équilibriste
sur sa base à léger rebord.
Le stylo tenait là
sans aucun artifice :
je pus me déplacer,
me rasseoir, m'exclamer :
« J'aurais voulu le faire,
j'aurais pas réussi ! »

Le crayon tenait bon.
Je saluai le prodige,
riant de l'habileté
qu'ont les choses à se faire
sans notre volonté,
pourtant y répondant.
Un bille funambule
sur un cercle de verre :
la métaphore ravit
le poète-écolier.

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