CARPE DIEM? LE TEMPS PASSE



CARPE DIEM? LE TEMPS PASSE


L'été déjà est entamé.
L'automne pointe son museau roux.
Les fougères encore vertes,
Plus foncées qu'en mai-juin,
Prennent le soleil d'août
En rêvant d'habits fauves
Aux rayons du sous-bois.

L'orée de la forêt, non-exploitée pour l'heure,
Laisse faire la nature aux abords du chemin,
Elle saisit l'aubaine pour changer de costumes
Donner des paysages du monde transmuant.
C'est en durée d'années que s'opère la chose
Autour du carrefour où est planté Jésus
Figé dans sa douleur.

Les chênes et les hêtres se partagent l'espace.
Quelques buissons de houx patientent la Noël.
Les graminées vieillies perdent de leur superbe.
Les digitales n'étant qu'un souvenir violet,
Nous chantent les colchiques, colchiques dans les prés
Qu'on aperçoit là-bas derrière le Christ en croix.
Les sabots des chevaux ont laissé leurs empruntes
Dans l'humus à peine sec de l'orage passé.

Les traces d'un feu de camps
Au cœur de la croisée
Disent : « L'Homme a passé là
Une nuit de l'été
Laissant pour signature
Un cercle noir de cendres. »

Les oiseaux assagis du printemps révolu
Sont plus rares à chanter, et dans mon cœur
Leur chant a la mélancolie des frimas que l'on sait,
De la soupe de feuilles, froides,
Du vent mauvais à l'âme.

Carpe diem ? Le temps passe
Et je passe avec lui.

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