ÇA PUE...

ÇA PUE...



L'immeuble s'est offert à moi 

Dans toute sa puanteur.

La poubelle d'un voisin,

Avait dégouliné 

Un liquide purin

Qui puait le pourri :

Ça sentait dégueulasse 

dans la cage d'escalier.

J'ai dû passer la toile 

Pour abolir l'odeur, 

L'odeur du jus immonde.

Le monde est ainsi fait

Que mes voisins s'en foutent, 

Que les choses pourrissent,

Que ce qui sentait bon

Finit par écœurer,

Que ce qui était bon

Finit par ne plus l’être.


Fraîcheur momentanée du monde,

Éternelle pourriture à venir,

S'il y avait un bac à compost

Je te rendrais utile 

Pour un jardin de fleurs

Embaumant la cité.


Mais il n'y en a pas. 

Car il y a par ici

Trop d’idiots malheureux

Qui y foutraient la merde 

Du non végétal 

En signe de révolte,

Et trop de j'en foutistes, i

Et trop de paresseux 

Qui s'en serviraient pas.

Et puis le manque de place 

Pour la poubelle en plus...


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